Intensifier les investissements dans les concessions et les PPP pour les mini-réseaux d'énergie renouvelable

Bien que la couverture électrique soit très élevée en Amérique latine et dans les Caraïbes, environ 32 millions de personnes n'ont toujours pas accès aux réseaux électriques commerciaux, vivant souvent dans des zones reculées à très faible densité de population et où l'accès aux services est difficile et très coûteux. En outre, dans certaines régions de l'Amérique latine et des Caraïbes, comme l'Amazonie, l'électricité fournie par les mini-réseaux est plus rentable que le raccordement au réseau. 

Alors que les technologies d'énergie renouvelable (EnR) non conventionnelles (telles que l'énergie éolienne et solaire) constituent une solution durable et rentable à long terme pour accroître l'accès à l'énergie dans les zones isolées et améliorer les services des mini-réseaux sortants, la plupart des capacités de production d'énergie installées dans les mini-réseaux sont basées sur le diesel. 

Les investissements des opérateurs énergétiques privés dans les solutions de mini-réseaux d'énergies renouvelables dans la région sont encore relativement faibles. La raison en est double : (i) même si les énergies renouvelables ont à long terme des coûts d'exploitation inférieurs à ceux du diesel, la production d'électricité au diesel a des dépenses d'investissement beaucoup plus faibles que toute autre source de production d'énergies renouvelables et nécessite donc des investissements initiaux beaucoup plus faibles ; et (ii) souvent, les accords de concession ou de PPP mis en place pour promouvoir les investissements dans les énergies renouvelables n'intègrent pas suffisamment d'incitations économiques ou financières ou ne tiennent pas compte des risques potentiels de manière à garantir que les opérateurs du secteur privé généreront des rendements suffisants pour rembourser l'investissement dans les énergies renouvelables et réaliser des bénéfices. 

Cet instrument, piloté par le FMC en Colombie avec Bancóldex, la banque nationale de développement (NDB) de deuxième rang de Colombie chargée de soutenir le développement entrepreneurial, prévoit : 

1. Financement à long terme à des conditions adéquates pour les investisseurs privés afin de couvrir les dépenses d'investissement et les besoins de remboursement des projets d'énergies renouvelables. La combinaison d'un prêt de la BID avec le Fonds pour les technologies propres  (CTF) et des ressources propres d'une BND est utilisée pour développer une ligne de crédit avec la concessionnalité et les périodes de remboursement nécessaires pour promouvoir les investissements dans les énergies renouvelables. Les ressources de la ligne de crédit dédiée seront rétrocédées aux IFI afin qu'elles puissent à leur tour accorder des sous-prêts à des conditions adéquates à des investisseurs potentiels du secteur privé. 

1. Coopération technique pour soutenir la structuration des concessions et des PPP afin de rendre les investissements dans la production de mini-réseaux d'énergies renouvelables attrayants pour les investisseurs du secteur privé, notamment : 

• Soutenir l'élaboration de contrats de concession / PPP et de conditions d'engagement du secteur privé, y compris les contrats EPC (ingénierie, approvisionnement et construction) entre les opérateurs et les fournisseurs de technologie et les PPA (accords de pouvoir d'achat) entre les opérateurs de production d'énergies renouvelables et les distributeurs ; 
• L'identification et l'engagement de fournisseurs de technologies et d'autres acteurs clés du marché pour soutenir la demande de financement par le développement de projets techniquement robustes et bancables ; 
• Engagement des institutions financières et financières dans le déploiement des nouveaux produits financiers, non financiers et d'atténuation des risques ; 
• Élaboration de normes et de mécanismes pour la surveillance, la déclaration et la vérification adéquates des impacts résultant de l'exécution du projet. 

La stratégie est basée sur le fait que le programme est exécuté par l'intermédiaire d'une BND, qui a non seulement une connaissance approfondie des conditions de l'investissement privé sur le marché local, mais qui a également le mandat et la capacité de coordonner les efforts des différentes parties prenantes concernées sur le marché local afin d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies financières qui combinent à la fois des instruments financiers et non financiers afin de catalyser les investissements du secteur privé et leurs financement nécessaire. 

Programme de financement des énergies renouvelables pour les zones non interconnectées en Colombie ( CO-L1161 ). Voir aussi coopération technique CO-T1402  et CO-T1409.  

Financement 

Fonds pour les technologies propres - Prêt de 9,265 millions de dollars et dons de 0,7 million de dollars ; Prêt de la BID : 10 millions de dollars. 

Les investissements dans les mini-réseaux d'énergies renouvelables mobilisés par le biais d'une ligne de crédit de 19,265 millions de dollars de Bancóldex devraient être davantage mobilisés par les institutions financières et les investisseurs locaux par un financement privé et des capitaux propres de 8,7 millions de dollars supplémentaires. Ces investissements devraient permettre de financer environ 12 projets pour une puissance installée totale d'EnR de 8,8 MW, ce qui correspond à une réduction moyenne des émissions d'environ 42 741 tonnes d'équivalent CO2 par an. Compte tenu de l'ambition du gouvernement colombien d'augmenter la part des énergies renouvelables dans les ZNI à 30 %, on s'attend à ce qu'à long terme, le programme ait un impact transformationnel, car son modèle d'affaires pourrait être reproduit dans plus de 100 projets et réaliser un total de 1,31 million de litres d'économies de carburant pour une réduction totale des émissions de GES de 3,5 millions de tonnes d'équivalent CO2. 

En outre, l'amélioration de la fourniture de services énergétiques dans les ZNI devrait se traduire par d'importants co-bénéfices pour le développement, car une grande partie de la population de ces zones a un niveau de revenu très faible, des besoins de base non satisfaits relativement importants (71 % contre 28 % pour le reste du pays) et est très diversifiée (puisqu'elles sont habitées par 840 000 autochtones de différents groupes ethniques et 950 000 Afro-Colombiens).