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Vente de haricots par téléphone portable

En avril dernier, lors d'une journée chargée à San Salvador, environ 1,7 million de dollars, montant correspondant à des engrais et pesticides, est passé de main en main.

A vrai dire, ce sont des bouts de papier qui ont changé de mains. Les 12 000 tonnes métriques d'engrais et 37 500 litres de pesticides étaient invisibles puisque leur vente a eu lieu à la Bolsa de Productos Agropecuarios (BOLPROES), la toute nouvelle bourse de commerce du Salvador.

Debouts devant un panneau blanc aussi grand que le mur sur lequel des prix étaient gribouillés, un groupe d'opérateurs boursiers en complet veston criaient leurs offres pour des lots uniformisés d'engrais tout en consultant leurs clients par l'intermédiaire de téléphones portables. Les offres acceptées pour chaque lot se sont concrétisées par des contrats qui plus tard seront établis par les agents boursiers représentant les acheteurs et les fournisseurs dans tout le pays.

La jeune directrice générale de la BOLPROES, Sandra Munguía, a fait remarquer que cette session record, apportait la preuve que les producteurs comme les consommateurs de produits de base agricoles au Salvador commençaient à comprendre la véritable valeur de l'utilisation d'une bourse.

Depuis l'ouverture de la BOLPROES en 1995, S. Munguía a passé une grande partie de son temps à essayer de convaincre la communauté agricole du bien-fondé de cette bourse du commerce.

Elle a été créée par un groupe de 100 hommes d'affaires salvadoriens qui recherchaient une plus grande efficacité, prévisibilité, qualité et transparence quant à la vente de produits de base, comme le café, les haricots, le riz, le blé, le maïs et les engrais. La plupart des agriculteurs salvadoriens vendent encore leurs produits à des intermédiaires qui viennent sur leurs champs et leur offrent un prix basé sur une rapide estimation visuelle de la récolte. Ces intermédiaires, que l'on nomme les "coyotes", versent habituellement de faibles sommes qui traduisent les coûts élevés des transactions faites sur des petits lots, ainsi qu'avec une longue chaîne d'intermédiaires, de distributeurs et de détaillants.

"Les agriculteurs savent qu'ils perdent de l'argent avec les "coyotes", mais cela leur convient d'être payés tout de suite, et ils n'aiment pas l'idée de devoir soumettre leurs produits à un contrôle de qualité", a précisé Raúl Saca, un négociant en produits de base pour CORCEPRO S. A., au Salvador.

Afin de vendre par l'intermédiaire de la BOLPROES, les producteurs doivent fournir d'abord un échantillon de leur production qui sera soumis à un contrôle et classifié par un laboratoire agréé. Les haricots rouges, par exemple, sont classifiés en fonction du temps nécessaire à leur cuisson. Pour d'autres récoltes, on teste l'humidité, les impuretés et les grains cassés.

Quand l'échantillon a été classifié, un producteur peut proposer des lots à la vente par l'intermédiaire d'un négociant inscrit à la BOLPROES, qui achète et vend des contrats pour un lot donné en échange d'un faible pourcentage établi d'après la valeur de la transaction.Les opérateurs garantissent paiement au producteur au prix du contrat, sans tenir compte des fluctuations qui s'ensuivent en ce qui concerne la valeur vénale de la récolte.

"Avec cette procédure, le producteur bénéficie d'avantages certains", a affirmé.

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