De nombreux Haïtiens ont quitté leur pays pour commencer une nouvelle vie dans des contrées lointaines. Parmi eux se trouvent des artistes dont la vision constitue le thème de l’exposition Vive Haïti ! : Art contemporain de la diaspora haïtienne, présentée par le Centre culturel de la BID en hommage à l’anniversaire du bicentenaire d’Haïti.
“Étant une personne déplacée, je ne serai jamais un Haïtien inconscient de sa condition. Haïti me fascine. J’en suis épris et j’essaie de le comprendre”, a déclaré Edouard Duval-Carrié, un des artistes représentés à l’exposition.
L’exposition retrace l’attachement émotionnel et intellectuel des artistes haïtiens qui ont élu domicile en France, au Canada et aux États-Unis. Elle comporte également les œuvres de plusieurs artistes qui, bien qu’ils vivent en Haïti, sont tributaires de galeries commerciales et de collecteurs à l’étranger pour se faire reconnaître et assurer leur subsistance. Les onze artistes contemporains sont : Pierrot Barra, Mireille Délice, Jeannot Jean-Philippe, et Yves Telemak à Port-au-Prince ; Edouard Duval-Carrié et Adler Guerrier à Miami ; Marie-Hélène Cauvin et Marie-Denise Douyon à Montréal ; Barbara Prézeau à Montréal et à Port-au-Prince ; Elodie Barthélemy à Saintines (France) ; et Maxence Denis à Paris.
Les œuvres s’inspirent du passé, et en même temps célèbrent la capacité du pays pour le changement et la diversité. Elles explorent des emblèmes nationaux, comme le général Toussaint Louverture, le libérateur de Haïti. Elles font la synthèse des traditions qui ont été léguées, comme le vaudou.
“Elles révèlent une critique implicite de la culture haïtienne, conçue habituellement comme l’expression éternelle d’un monde mythique, monolithique, ancré dans des stéréotypes”, explique Francine Farr, ex-directrice du Musée d’art d’Haïti à Port-au-Prince, dans le catalogue de l’exposition.
Selon F. Farr, l’art contemporain de la Diaspora haïtienne contredit toute hypothèse selon laquelle l’art créé par ces immigrants pourrait être une simple expression “d’un provincialisme désuet et de traditions bourgeoises romanesques”. Pour autant qu’on puisse en juger, explique-t-elle, l’art de la Diaspora “a libéré ses artistes et son public de conceptions et de comportements fatalistes, déterministes, ethnocentristes”.
Les artistes de la Diaspora haïtienne sont conscients du fardeau de l’histoire et des perspectives nouvelles qui s’ouvrent pour leur patrie, d’après le conservateur du Centre culturel de la BID Felix Angel. Bon nombre d’artistes représentés dans cette exposition ont exprimé le désir de retourner en Haïti pour y vivre, y travailler et contribuer à sa stabilité et à sa croissance. “Ils ont compris qu’ils sont, pour Haïti, une source principale de force spirituelle et que celle-ci leur permettra de réaliser pleinement des potentialités, jusque-là inexploitées, sur l’île et sur d’autres terres”.
Informations supplémentaires
L’exposition est organisée par le Centre culturel de la BID et sera ouverte jusqu’au 6 août 2004. Pour obtenir des informations supplémentaires sur le Centre culturel de la BID et son programme, veuillez appeler le (202) 623-3774 ou vous rendre sur le site www.iadb.org/cultural. Un catalogue en couleurs est offert gracieusement au public. En ce qui concerne les photographies, veuillez appeler le (202) 623-1213.