La Banque interaméricaine de développement a annoncé aujourd’hui l’approbation d’un prêt libéral de $15 millions pour un programme d’extension de services d’eau potable et d’assainissement aux communautés rurales en Haïti, pays ayant le niveau le plus bas de consommation nationale d’eau dans l’Hémisphère occidental.
Ce programme, qui sera exécuté par le Service national d’eau potable (SNEP), doit bénéficier directement à quelque 90 000 personnes dans les départements d’Artibonite, de Grand’ Anse, de Nippes et d’Ouest, y compris l’île de La Gonâve, où la consommation moyenne d’eau est d’environ sept litres par personne par jour, près d’un tiers du minimum de base recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.
Le SNEP et le Ministère des travaux publics, des transports et de la communication (MTPTC) ont choisi ces départements en raison de leur situation critique et des investissements peu élevés effectués dans ce secteur au cours de la décennie passée.
« Un service réduit d’eau potable et d’assainissement limite le développement économique et a des effets extrêmement néfastes sur les pauvres, en particulier les femmes et les enfants des zones rurales, auxquels incombe la tâche d’aller chercher l’eau. C’est pourquoi ce programme cible spécifiquement des petites communautés rurales n’ayant pas accès à ces services », a souligné le chef de projet de la BID, Diego Arias.
La priorité aux investissements sera donnée aux communautés de moins de 5 000 habitants n’ayant pas de services d’eau potable et d’assainissement perfectionnés. Les communautés décideront, au moyen d’un processus participatif si elles veulent participer à ce programme, choisiront les systèmes les mieux adaptés à leurs besoins et les moyens de les faire fonctionner ainsi que de les entretenir, et créeront des comités locaux d’usagers de l’eau chargés d’exploiter ces services.
Afin d’assurer la durabilité de ces systèmes, les communautés créeront un mécanisme de recouvrement visant à couvrir les coûts d’exploitation et d’entretien. Ce programme va financer une formation à l’intention des membres des comités locaux afin qu’ils apprennent les rudiments de gestion, promouvoir la participation des femmes et sensibiliser la population aux problèmes de santé publique et écologiques.
Ce programme fournira également des ressources destinées au renforcement du SNEP, responsable des services d’eau potable et d’assainissement à l’intérieur du pays. Une autre agence publique, la CAMEP, est responsable de la capitale de Port-au-Prince et de ses alentours.
Grâce à des prêts antérieurs consentis à Haïti, la BID finance à l’heure actuelle un programme d’extension de services d’eau potable et d’assainissement dans cinq villes secondaires. Il finance également des projets d’eau potable et d’assainissement à petite échelle dans le cadre d’un programme de développement local géré par le Fonds d’assistance économique et sociale (FAES) du gouvernement haïtien.
Au cours de la préparation de ce nouveau programme, la BID a travaillé en étroite collaboration avec d’autres organisations internationales et donateurs jouant un rôle dans l’extension des services d’eau potable et d’assainissement en Haïti, en particulier la Banque mondiale, qui pourra fournir un financement parallèle à hauteur de $5 millions pour cette nouvelle initiative.
Le prêt de la BID est sur 40 ans, avec un différé d’amortissement de 10 ans. Les taux d’intérêt seront d’un pour cent par an pendant la première décennie et de 2 pour cent par an par la suite.