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La BID analyse les politiques publiques pour atténuer le risque social dérivé de la COVID

Le rapport économique annuel sur l'Amérique centrale, Haïti, le Mexique, le Panama et la République dominicaine fait des propositions pour éviter l´augmentation des inégalités et du mécontentement social dans ces pays.

La crise de la COVID-19 pourrait éliminer les progrès sociaux réalisés en Amérique centrale, en particulier la réduction de la pauvreté et des inégalités puisque la pandémie a touché de manière disproportionnée les plus vulnérables. Pour éviter une aggravation de la polarisation et du mécontentement social, il est conseillé que les gouvernements renforcent les services essentiels tels que l'éducation et la santé. Il faudrait également faire en sorte que les mécanismes de revenu et de dépenses publiques soient plus efficaces afin d´engranger une plus grande inclusion sociopolitique des groupes sous-représentés.

Telles sont les principales conclusions de la publication « Les inégalités et le mécontentement social : quelles politiques publiques pour y faire face. Rapport économique pour le Mexique, l'Amérique centrale et la République dominicaine. » Ce rapport a été présenté aux gouvernements lors de la 35ème réunion annuelle des gouverneurs d'Amérique centrale et de la République dominicaine. Il a également été présenté aujourd'hui lors d'un événement virtuel avec un exposé des principales conclusions et une discussion entre divers experts régionaux sur les inégalités, la redistribution des richesses et mécontentement.

Après la contraction économique de 2020, il est estimé que le PIB d'Amérique centrale, du Panama et de la République dominicaine se redressera partiellement en 2021, avec 3,8% de croissance (légèrement au-dessus des prévisions pour l'Amérique latine et les Caraïbes en général). Malgré cette prévision et les mesures déjà prises dans de nombreux pays, le rapport estime que la pauvreté augmentera d'environ 6 points de pourcentage en moyenne, soit 2,8 millions de personnes qui risquent de tomber dans la pauvreté.

Par ailleurs, il est estimé qu´il y aura une augmentation des inégalités dans la plupart des pays. La pandémie a affecté surtout la classe moyenne vulnérable à cause de diverses raisons. Entre celles-ci se trouvent sa participation dans les secteurs les plus touchés, sa concentration dans l'économie informelle et dans les zones rurales, son manque de couverture médicale et la difficulté à ce que les aides l´atteignent. De plus, ils ont moins de possibilités de travailler et d'étudier à distance en raison du manque d'outils tels qu'internet.

Au-delà de l'étude économique, le rapport analyse des perceptions à partir de conversations numériques. La conseillère économique principale du Département de la BID pour l'Amérique centrale, Haïti, Mexique, Panama et la République dominicaine (co-rédactrice en chef de l'étude), souligne que « l'analyse réalisée nous dit que le processus d'écoute citoyenne n´existe pas vraiment. Il faut une meilleure écoute des préoccupations et attentes, mais aussi une plus grande transparence et reddition de comptes, ce qui pourrait améliorer énormément la conception des politiques publiques ».

Pour surmonter les inégalités, le rapport économique propose de prioriser la réduction de l'écart en capital humain. En 2016, les dépenses d'éducation et de santé en Amérique centrale, au Panama et en République dominicaine représentaient 8% du PIB, face à 9,5% en moyenne en Amérique latine et 12% dans les pays de l'OCDE. Un élément essentiel des politiques de relance économique devrait être l'extension et la qualité de ces service, parallèlement à la récupération des niveaux d'investissement, de production et d'emploi. En ce qui concerne le financement, l'étude suggère qu'il existe un potentiel d´imposition fiscale dans le secteur informel à hauts revenus, ce qui permettrait d´augmenter les revenus locatifs personnels entre 20% et 30%, et atteindre ainsi une meilleure redistribution.

Enfin, le rapport souligne que la polarisation est influencée par les inégalités et peut être liée au risque de conflit. En effet, malgré la diminution de la polarisation des revenus, celle-ci reste très élevée en Amérique centrale. Il faudrait donc renforcer le travail d'inclusion et tout particulièrement dans cette région encore rurale. Par exemple, le Honduras, le Guatemala, El Salvador et le Panama concentrent environ 50% de leur population dans des zones rurales.

Selon les auteurs, l’un des meilleurs moyens d’atténuer le risque de conflit consiste à renforcer l´inclusion des institutions politiques. En effet, l'Amérique centrale doit donc encore améliorer la représentation sociopolitique des groupes aujourd´hui sous-représentés. Par exemple, les minorités de tous les pays de la sous-région ont une représentation dans les Congrès 66% inférieure à leur poids démographique.

À propos de la BID

La Banque interaméricaine de développement cherche l'amélioration des conditions de vie des citoyens de la région. Créée en 1959, la BID est une source majeure de financement à long terme pour le développement économique, social et institutionnel en Amérique latine et dans les Caraïbes. La BID mène également des recherches de pointe, fournit des conseils en politiques publiques, offre de l´assistance technique et de la formation aux clients des secteurs public et privé dans toute la région.

Contact Presse

Setien Santianez,Loreto

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Ruiz Arranz,Maria Marta

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