Lorsqu'en 1977, le président José María Figueres a eu besoin pour son discours sur la situation du pays, d'un exemple démontrant l'esprit d'entreprise qui existe au Costa Rica, il s'est adressé à un jeune ingénieur nommé Guillermo Pereira. La société de G. Pereira, Fortech Química, incarnait tout ce que le Costa Rica recherchait avec ses mesures d'incitation aux entreprises : initiative privée et innovation, soutien du gouvernement pour la recherche et les exportations, et collaboration entre l'industrie locale et l'industrie multinationale.
C'était également un très bon exemple quant aux profits du financement de capital.
Fortech est un des huit investissements réalisés depuis 1996 par la Corporación Financiera Ambiental (CFA), le premier Fonds de capital-risque en Amérique centrale et toujours le seul qui investit exclusivement dans les petites sociétés environnementales. Le Fonds multilatéral d'investissement administré par la BID a engagé 4,85 millions de dollars dans la CFA.
" Nous sommes résolus à montrer par des exemples concrets qu'il n'y a aucun conflit entre le désir de réaliser un profit et un projet qui aidera l'environnement ", explique le directeur de la CFA, Leonardo Ramírez.
Les prises de participation et prêts se montant à 300 000 dollars, que la CFA a investis dans Fortech, sont essentiels pour l'avenir prometteur de la société. G. Pereira a commencé Fortech en 1994 en utilisant des installations fournies dans le cadre d'un programme gouvernemental visant à encourager la recherche et le développement. En collaboration avec l'usine de la société Motorola à San José, il a inventé un solvant ne présentant aucun danger pour l'environnement afin de polir les cristaux de quartz utilisés pour les téléphones portables, ce qui a amené Motorola à ne plus utiliser une solution chimique importée plus coûteuse et toxique. Motorola estime que ce nouveau solvant lui a fait économiser 2 millions de dollars ces deux dernières années.
" Nous nous sommes tout de suite rendu compte que d'avoir un fournisseur local nous ferait économiser du temps pour la commande de matériaux et pour le fignolage du produit ultérieurement au fur et à mesure de l'évolution de nos systèmes ", a expliqué Andrés Montes de Oca, directeur des matériaux chez Motorola à San José. " C'était un peu risqué pour une multinationale de confier quelque chose de cette ampleur à quelqu'un qui ne nous avait jamais rien vendu auparavant. "
En 1997, Fortech vendait 10 000 litres par mois de son solvant biodégradable à Motorola, réalisant des ventes annuelles supérieures à 1 million de dollars, en hausse de 50 % par rapport à l'année précédente. Avec une nouvelle ligne de produit qui va sortir et des exigences croissantes à l'exportation de pays tels que le Venezuela et la Chine, G. Pereira avait besoin de fonds de roulement et d'une nouvelle usine. Après que plusieurs banques aient refusé de l'aider, il s'est tourné vers la CFA.
" Le problème réside dans le fait que notre principale activité est le savoir-faire. Pour obtenir un prêt d'une banque, vous avez besoin d'un nantissement solide ", a expliqué G. Pereira.
En tant qu'actionnaire et partenaire, la CFA a aidé Fortech à réorganiser ses procédures administratives et comptables, à renforcer ses contacts internationaux, et à obtenir un brevet américain pour Biotech, le produit qu'il vend à Motorola.
L'ouverture de la nouvelle usine de Fortech coïncidera avec son départ du Centre d'incubation des entreprises, la zone industrielle de recherche et développement parrainée par le gouvernement, dans la province de Cartago. Comme le président Figueres l'a rapporté à la nation, Fortech a été la première société à " réussir ".
G. Pereira affirme : " Mon rêve est que ma compagnie devienne une société à l'échelon international. L'investissement est arrivé à point nommé ".