• La feuille de route pour le nouveau modèle d’entreprise pour le XXIème siècle permettra à la Banque d’intensifier une action climatique ambitieuse et favorable aux entreprises, de protéger la biodiversité, d’accroître les financements écologiques et d’avancer l’égalité des genres.
• Le nouveau modèle d’entreprise va de pair avec la proposition d’augmentation de capital pour BID Invest, la branche de la Banque dédiée au secteur privé. Cette proposition permettra à BID Invest d’être plus réactive aux besoins de la région, d’augmenter considérablement les investissements du secteur privé et de stimuler la création d’emplois du secteur formel.
• L’approbation d’une nouvelle proposition de valeur pour la Banque améliorera sa capacité de s’attaquer aux problèmes sociaux, de renforcer le secteur privé et de lutter contre le changement climatique.

WASHINGTON – Les Assemblées des gouverneurs de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de BID Invest ont approuvé aujourd’hui une feuille de route pour une série de réformes institutionnelles de la BID et ont soutenu une proposition d’augmentation de capital pour BID Invest, la branche de la Banque dédiée au secteur privé.

Les mesures prises par les gouverneurs permettront de moderniser la BID, BID Invest et BID Lab, notre laboratoire d’innovation, inaugurant ainsi un nouveau modèle d’entreprise du XXIème siècle qui aidera les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à relever plus efficacement les défis auxquels ils sont confrontés, notamment la pauvreté et les inégalités, le changement climatique et la nécessité de la dématérialisation.

Les réformes proposées permettront à la Banque d’accélérer une croissance inclusive et durable en renforçant les synergies entre les secteurs public et privé, en garantissant l’égalité des chances pour les femmes dans des domaines tels que l’éducation, les affaires et la justice, et en faisant davantage pour aider les pays à atteindre les objectifs d’émissions nettes de gaz à effet de serre.

« En 2021, une année record pour nous, il a été démontré que la BID peut optimiser son bilan et mobiliser des ressources, mais la nouvelle BID peut faire encore mieux. C’est un moment historique pour la BID et BID Invest. Les mesures prises par les Assemblées des gouverneurs signifient que nous acquérons la force, la flexibilité et les outils nécessaires pour répondre aux besoins urgents de l’Amérique latine et des Caraïbes au XXIème siècle », a déclaré le président de la BID, Mauricio Claver-Carone, lors de la Session annuelle de la Banque.

« La pandémie a durement touché nos citoyens les plus vulnérables. Maintenant la région est confrontée à une inflation croissante, à des taux d’intérêt plus élevés dans le monde entier et à des préoccupations géo-économiques et géopolitiques. Nous nous sommes montrés à la hauteur en 2020 et 2021, mais nous pouvons maintenant faire encore plus en tirant parti de nos atouts. Grâce aux actions des gouverneurs, nous sommes désormais en mesure de mieux aider la région en mobilisant davantage de ressources publics et privés, et en faisant plus dans des domaines essentiels tels que le changement climatique et l’égalité des genres », a-t-il déclaré.

BID Invest 2.0

Le nouveau modèle d’affaires envisagé pour BID Invest (BID Invest 2.0) sera élaboré au cours des six prochains mois et soumis aux Conseils d’administration pour approbation cet automne. L’approbation de la nouvelle vision témoigne de la confiance dans la capacité de BID Invest à développer un impact encore plus important dans la région. Le nouveau modèle lui permettra d’accroître son travail avec les investisseurs et les entreprises de toute la région. La nouvelle approche innovante de BID Invest se concentrera sur la mise en place de projets ayant un impact plus important, sur la réduction des risques liés aux investissements du secteur privé, et sur l’utilisation de nouveaux outils financiers et techniques afin d’attirer les investissements. Le nouveau modèle d’activité va de pair avec le mandat relatif à une proposition d’augmentation de capital pour BID Invest, dont les détails seront présentés aux Conseils d’administration cet automne.

Ces nouvelles capacités permettront à BID Invest de s’appuyer sur le niveau record de mobilisations atteint en 2021 et de renforcer son rôle de premier partenaire de la région en matière de mobilisation du secteur privé pour le développement. Une BID Invest plus ambitieuse travaillera encore plus étroitement avec la BID, qui disposera également de nouveaux outils pour collaborer de manière créative avec les pays membres emprunteurs et les soutenir afin de créer des environnements commerciaux qui attirent les investissements et qui sont plus propices à la création d’emplois.

La nouvelle proposition de valeur de la BID

Les réformes de la BID et de BID Invest s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle proposition de valeur pour les institutions, et de BID Lab, approuvée par les gouverneurs, qui permettra à la Banque d’accélérer le développement régional en répondant mieux aux défis sociaux, en renforçant le secteur privé et en luttant de manière plus ambitieuse contre le changement climatique.

Les nouveaux modèles commerciaux de la BID et de BID Invest leur permettront d’adopter une approche plus sophistiquée de la collaboration. La BID agira comme une plaque tournante, reliant le travail du secteur privé de BID Invest aux partenariats et aux projets du secteur public. Cela permettra à la Banque de mieux tirer parti des milliards de dollars d’actifs du secteur privé auxquels la région doit avoir accès pour lutter efficacement contre le changement climatique.

Ce modèle operationnel du XXIème siècle aidera la BID à promouvoir des réformes visant à améliorer la protection sociale et la santé, l’inclusion, l’action climatique et l’égalité des genres dans les marchés du travail. Cela aidera également la BID à mieux travailler avec les gouvernements pour corriger les défaillances du marché et les goulets d’étranglement structurels qui empêchent aujourd’hui les investissements, améliorer les institutions, renforcer l’État de droit et améliorer le climat des affaires. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la nouvelle orientation de BID Invest, qui consiste à créer des projets ayant un impact social, à en réduire le risque et à les proposer aux investisseurs institutionnels.

La nouvelle approche prévoit également de faire passer BID Lab du statut de laboratoire d’innovation à celui de centre d’innovation, ce qui lui permettra de faire davantage pour accroître l’impact des projets du secteur privé et de tirer parti de sa capacité à prendre des risques pour réaliser des travaux expérimentaux dans des secteurs d’avant-garde et investir dans des projets en phase de démarrage. L’agilité de BID Lab et sa capacité à répondre rapidement aux besoins des clients renforceront la capacité de la Banque à tester des idées novatrices et à réaliser des programmes pilotes qui pourront être étendus pour atteindre les objectifs de développement au niveau régional.

L’approbation des gouverneurs rendra la BID plus innovante et plus réactive, avec des améliorations dans la conception des projets, un nouveau système de gestion globale du portefeuille pour mesurer et atteindre les résultats, et des instruments financiers et techniques actualisés. Il en résultera un soutien plus efficace aux réformes gouvernementales, de nouvelles facilités de décaissement contingent et rapide, des instruments plus innovants en matière de changement climatique, une capacité d’exécution accrue pour les homologues, et des politiques d’appétence au risque et d’investissement qui favoriseront les projets et opérations du secteur privé.

Ces nouvelles approches, ainsi que les plans visant à lutter de manière plus ambitieuse contre le changement climatique et les inégalités entre les genres, aideront la région à répondre à ses besoins de développement en constante évolution, tout en contribuant à réduire la pauvreté et à protéger ses populations les plus vulnérables.

Les actions des Assemblées des gouverneurs découlent d’un mandat émis lors de la Session annuelle de 2021 pour que la Banque procède à une analyse approfondie du rôle de la Banque et de sa structure institutionnelle optimale ainsi que des défis de la région. À l’issue d’une période de consultations avec les autorités nationales et d’autres parties prenantes, la Banque a présenté aux gouverneurs une nouvelle proposition de valeur centrée sur son mandat principal, à savoir assurer l’efficacité en matière de développement.

« Je suis extrêmement fier du travail d’analyse réalisé par nos experts, et je remercie nos Assemblées des gouverneurs et nos directeurs exécutifs pour leur soutien colossal », a déclaré le président Claver-Carone. « Ce n’est pas la destination, mais véritablement le début de notre voyage pour aider nos pays membres, alors que nous faisons de la BID la référence en matière d’excellence opérationnelle. Notre région ne mérite pas moins. »

La prochaine Session annuelle de la BID et de BID Invest se tiendra au Panama.

Contexte régional

Avant même la pandémie, l’Amérique latine et les Caraïbes étaient confrontées à d’importants défis socio-économiques, notamment des taux de croissance parmi les plus faibles du monde, des niveaux élevés d’informalité dans le domaine du travail, une montée du mécontentement social, une pauvreté qui touchait près d’un tiers de la population et de grandes lacunes en matière d’infrastructures, de numérisation et de financement des petites entreprises.

La pandémie a plongé des millions de personnes dans la pauvreté et a fait reculer une décennie de progrès en matière d’égalité, notamment pour les femmes, qui ont miné les progrès réalisés ces 10 dernières années. En outre, la région a connu en 2020 son pire effondrement économique depuis 200 ans et, initialement, elle affichait les taux de mortalité les plus élevés du monde en liaison avec la pandémie de COVID-19.

En 2021, la région a défié les attentes et affiché l’une des reprises économiques les plus rapides au niveau international. Toutefois, la reprise ne s’est pas accompagnée d’améliorations proportionnelles sur le marché du travail ou dans les principaux indicateurs socio-économiques, particulièrement pour les femmes, qui ont perdu plus d’emplois que les hommes et qui ont du mal à réintégrer le marché du travail. La région est également encore sous les effets des fermetures d’écoles les plus longues du monde – 231 jours en moyenne – et des millions d’enfants n’ont pas encore retrouvé leur salle de classe.