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Les gouverneurs de la BID définissent une feuille de route pour renforcer la Banque et accroître ses ressources afin de surmonter les effets de la crise

SANTIAGO, Chili – La Banque interaméricaine de développement (BID) a reçu mandat de sa plus haute instance dirigeante pour conclure rapidement les études techniques relatives à une augmentation de capital qui vise à aider l’Amérique latine et les Caraïbes à faire face aux défis, tels que le changement climatique et la réduction de la pauvreté. La BID mettra également à disposition une enveloppe supplémentaire de $6 milliards pour aider les pays emprunteurs affectés par la crise financière et économique.

Lors de sa réunion du 2 juillet, le Conseil des Gouverneurs de la BID a fixé le délai de décembre 2009 pour la conclusion des discussions techniques concernant l’augmentation de capital et la reconstitution du Fonds des opérations spéciales (FOS), le mécanisme de prêts à taux concessionnels de la BID. Le Conseil des Gouverneurs, composé de responsables financiers de haut niveau des 48 États membres de la BID, se réunira à nouveau à Madrid le 8 octobre pour poursuivre ses travaux sur ce point.

À Santiago, les Gouverneurs ont passé en revue les documents techniques initiaux présentés par la Direction et portant sur la nécessité d’une augmentation de capital. La Direction et plusieurs gouverneurs ont noté que la Banque a quasiment épuisé sa capacité de prêt après la forte augmentation contre-cyclique des financements octroyés au cours des dernières années en raison de la crise mondiale. La BID devra à l’avenir réduire ses opérations, à moins de bénéficier d’un accroissement de son capital. Les projets en attente de la BID se sont maintenus à hauteur de $25 milliards, malgré des niveaux d’approbations et de décaissements records enregistrés ces dernières années.

« Le Conseil des Gouverneurs nous a donné un mandat clair pour procéder rapidement à l’examen de la question de l’augmentation du capital », a déclaré le Président de la BID, M. Luis Alberto Moreno. Il a affirmé que la Direction continuerait d’améliorer et d’élaborer des documents techniques portant sur un nombre de sujets variés, de l’analyse de la demande future pour la Banque au cadre permettant le suivi de l’efficacité en termes de développement des programmes de la Banque.

« Nous aurons beaucoup de travail dans les mois à venir, mais nous sommes sur la bonne voie pour donner à la BID les moyens de répondre aux besoins de développement de ses pays membres dans un contexte économique difficile », a ajouté M. Moreno.

$6 milliards de ressources additionnelles

Les Gouverneurs ont accueilli favorablement l’offre du Canada d’augmenter temporairement sa part du capital exigible de la Banque de $4 milliards pour une période de 5 à 8 ans. Le capital exigible est la partie de la base importante de capitaux de la BID que les pays se sont engagés à verser, mais qui n’a pas encore été libérée, et qui sert à déterminer les montants des prêts et garanties que la Banque peut attribuer.

Les Gouverneurs et la Direction ont noté que la BID doit continuer de gérer ses ressources de manière prudente pour assurer qu’elle maintienne ses excellentes notations.
 
La contribution canadienne s’ajoutera aux $2 milliards de ressources additionnelles qui seront disponibles après les aménagements apportés au mois de juin aux règles limitant la capacité de prêt de la Banque. La BID a supprimé sa règle afférente aux pouvoirs relatifs aux prêts à l’appui des réformes, une règle qui limitait l’encours total des prêts et le niveau des engagements en termes de garanties au capital exigible des membres non-emprunteurs, plus le capital versé et les réserves générales de la Banque.
 
La décision de mettre fin à la règle relative aux prêts à l’appui de réformes mettra la BID, le plus gros pourvoyeur de prêts à long terme en faveur de l’Amérique latine et des Caraïbes, en conformité avec les autres institutions multilatérales dont les prêts sont limités par leurs emprunts nets et les plafonds de prêts stipulés dans leur charte. 

Les ressources additionnelles sont destinées à aider les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à surmonter l’impact de la crise financière mondiale sur leurs économies et leurs dépenses sociales à l’heure où la Banque poursuit l’évaluation de sa première augmentation de capital depuis 1994.
 
Si les ressources additionnelles soulageront quelque peu les pays confrontés à une situation économique difficile, l’Amérique latine et les Caraïbes continueront de faire face à de pressants problèmes de développement à long terme, de la production d’une énergie durable et verte, à la rénovation des infrastructures en faisant de la formation et de l’innovation les atouts essentiels pour faire face à la concurrence économique mondiale.

« Malgré ces mesures à court terme, nos besoins sont plus importants encore, au regard des besoins criants exprimés par les pays », a déclaré M. Oscar Iván Zuluaga, Ministre des finances de la Colombie et Président du Conseil des Gouverneurs.

Entre 1994 et 2008, la BID a octroyé près de $109 milliards à la région sous forme de prêts. Près de la moitié du montant total des prêts avec garantie souveraine a été consacrée au financement des programmes de promotion de l’équité sociale et de réduction de la pauvreté. Ces programmes ont, entre autres, contribué à la construction de milliers de centres de santé, à la formation d’enseignants et à l’amélioration des salles de classe, à la construction de plus de 730 000 kilomètres de routes et ont permis de fournir de l’eau potable à 4,2 millions de ménages de la région.
 
En outre, la BID a financé ou conseillé dans la région 16 programmes de transfert conditionnels de fonds visant à rompre le cycle de la pauvreté en faisant en sorte que les avantages accordés aux parents soient assortis à l’obligation de maintenir leurs enfants à l’école et de leur faire subir des contrôles médicaux réguliers.

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