Le Mexique entreprendra un vaste programme sur le changement climatique qui prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le renforcement des institutions à vocation écologique, grâce à une enveloppe financière accordée hier par la Banque interaméricaine de développement.
Ces activités écologiques font partie d’un train de mesures que le Mexique s’est engagé à appliquer dans le contexte du prêt programmatique à l’appui de réformes (PBL) de $400 millions approuvé par le Conseil d’administration de la BID.
Le PBL est un instrument flexible et à décaissement rapide qui met des ressources à la disposition du Trésor mexicain afin qu’il puisse financer ses programmes prioritaires. Conformément à l’accord conclu avec la Banque, le Mexique mènera des activités spécifiques s’inscrivant dans sa Stratégie nationale de changement climatique et dont les résultats devront être jugés satisfaisants, une condition préalable au décaissement des fonds.
Il s’agit du deuxième prêt à l’appui de réformes octroyé par la BID pour soutenir le programme du Mexique sur le changement climatique. Grâce au premier PBL de $200 millions approuvé en novembre 2008, le Mexique a réalisé une importante étude de l’impact économique du changement climatique sur son territoire. Cette étude a prouvé de manière irréfutable qu’il serait beaucoup moins coûteux pour le pays de s’adapter au changement climatique et d’en atténuer l’impact, que de ne rien faire.
Tirant parti des résultats de cette étude, le gouvernement mexicain va mettre en oeuvre un programme national sur le changement climatique (PECC) qui fixe des objectifs d’atténuation et d’adaptation à court et à moyen terme et comprend des engagements avec des résultats mesurables dans des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, le tourisme et la gestion des ressources hydriques.
« Le Mexique est l’une des rares économies en développement à adopter des objectifs en matière de réduction des émissions en prélude à la conférence de l’ONU sur le changement climatique qui se tiendra à Copenhague en décembre », a affirmé Juan Pablo Bonilla, le chef de l’unité de l’énergie durable et du changement climatique de la BID. « Le gouvernement s’est fixé des objectifs qui pourraient réduire les émissions de 18 % d’ici à 2012, ce qui placerait le Mexique à l’avant-garde de l’initiative globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Par ailleurs, le gouvernement mexicain a récemment créé une Direction générale de la politique sur le changement climatique au sein du SEMARNAT (son ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles) qui s’occupe de la politique écologique et de la mise en oeuvre et la supervision du PECC. Les travaux de cette Direction renforceront le lien entre les innovations scientifiques et techniques de l’Institut national d’écologie (INE) et les politiques publiques formulées aux niveaux fédéral et national.
Enfin, le second PBL permettra au Mexique de mettre en place de nouveaux mécanismes financiers pour stimuler l’investissement dans les énergies renouvelables et l’amélioration du rendement énergétique. Il s’agit notamment du Fonds de transition énergétique (Fondo de Transición Energética) créé par la loi en matière d’énergies renouvelables (LAERFTE) récemment adoptée par le Mexique ; d'une participation accrue aux marchés du carbone ; et de nouveaux programmes de financement des énergies respectueuses de l’environnement par les banques nationales de développement du Mexique (à l’instar de la NAFIN).
Au début de cette année, le Mexique est devenu le premier pays à soumettre un plan d’investissement au Fonds d’investissement climatique (FIC), un programme conjoint des banques multilatérales de développement. Plus précisément, le Mexique a sollicité le financement d’un programme d’amélioration du rendement énergétique axé sur le logement et de projets d’énergie éolienne qui devraient être approuvés d’ici 2010. En cas d’approbation, ces projets seront cofinancés par la BID et le FIC.
La BID a consacré plus de $5 millions sous forme de dons de coopération technique aux programmes du Mexique sur le changement climatique, dans le cadre de son Initiative sur l’énergie durable et le changement climatique (SECCI).