La Banque interaméricaine de développement (BID), la plus importante source de financement multilatéral pour l´Amérique latine et les Caraïbes (ALC), a lancé une large consultation publique sur son projet de Stratégie pour l´adaptation et mitigation du changement climatique ainsi que pour les énergies renouvelables.
Cette consultation inclut un forum de discussion en ligne pendant les 90 jours. Parallèlement des réunions avec des représentants de la société civile, dont les organisations non gouvernementales, auront lieu tout au long de la région et à Washington D.C. La consultation est un pas critique à franchir avant l´adoption définitive de la nouvelle stratégie de la BID en relation avec le changement climatique (CC).
Le document soumis, qui a été mis en ligne sur le site de la BID au soir du 20 octobre, identifie le changement climatique comme une des principales priorités de la Banque. Dans sa Neuvième augmentation générale de capital (GCI-9), la BID établit le CC comme une des priorités pour l´agenda du développement en Amérique latine et Caraïbes. Il l´est aussi pour les programmes de prêt de la Banque. Le GCI-9 a introduit des objectifs au niveau des lignes de crédit destinées à ce secteur (projets contre le changement climatique, pour les énergies renouvelables ou la soutenabilité environnementale): ces domaines devront représenter 25% du total des prêts accordés en 2015 (contre 5% entre 2006-2009). Cela veut dire que la BID pourrait arriver à prêter jusqu´à 3 milliards d´USD par an pour des projets liés au CC.
Les modèles et recherches montrent que l´ALC est une zone hautement vulnérable au CC. Le réchauffement prévu irait d´1 degré centigrade jusqu´à 6 degrés dans le pire des scénarios. Les potentielles conséquences de ces bouleversements incluent : une augmentation du niveau de la mer, des récoltes agricoles décroissantes, une diminution de l´eau disponible, baisse de l´énergie produite etc. Entre 1970 et 2007 les évènements climatiques extrêmes ont coûté à la région un montant estimé à 80 milliards d´USD (en dommages aux habitations, à l´industrie et aux infrastructures). L´ECLAC prédit que si l´ALC ne fait rien pour s´adapter à ces impacts pendant les décennies à venir, les désastres liés au changement climatique pourraient arriver à coûter jusqu´à 300 milliards d´USD par an à la région.
Les effets économiques du changement climatique pourraient avoir des effets dévastateurs pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Le défi de la région est de soutenir sa croissance économique et la forte demande d'énergie et d’autres ressources tout en limitant les émissions de CO2. En outre, étant donné les vulnérabilités existantes, l'adaptation est une priorité pour la région. Cet avant-projet de stratégie vise à concentrer les actions de la Banque dans les domaines critiques suivants:
- Augmenter la connaissance et la capacité technique au niveau local
- Renforcer les institutions ainsi que les capacités d´action du secteur public et privé
- Développer des principes, notes techniques et instruments adaptés pour arriver à intégrer la dimension du changement climatique dans toutes les opérations financées.
- Etendre le crédit et l´assistance technique dans les secteurs clés.
- Modifier le volume d´investissements, corrigeant les fossés financiers et en incitant les investissements du secteur privé.
Des consultations sur place sont planifiées :
Quito (Equateur), le 5 novembre
Lima (Pérou) le 10 novembre
Guatemala Ville (Guatemala), le 16 novembre
Sao Paulo (Brésil), en décembre (date encore à déterminer)
Santiago (Chili), en décembre (date encore à déterminer)
Caraïbes, en Janvier 2011 (date encore à déterminer)
Washington, D.C, en Janvier 2011 (date encore à déterminer)