La Banque interaméricaine de développement a amorcé un processus sans précédent pour limiter les émissions de gaz à effet de serre des projets qu’elle finance en publiant un ensemble de directives pour les centrales thermiques alimentées au charbon.
Ces nouvelles directives sont les premières d’une série qui fixera clairement des limites à l’impact tolérable des projets financés par la BID sur le climat dans des secteurs comprenant les industries manufacturières, l’agriculture, le pétrole et le gaz.
« Au lieu de compenser simplement les projets à fortes émissions en finançant des projets axés sur les énergies renouvelables, notre but est de réduire systématiquement l’impact de tous nos projets sur le climat », a déclaré M. Luis Alberto Moreno, Président de la BID.
Dans le cas des centrales thermiques alimentées au charbon, la BID ne financera que des projets qui utilisent la meilleure technologie existante pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et d’autres polluants. En fin de compte, ces technologies sont plus efficaces pour convertir le charbon en énergie, de sorte que sur toute la durée de vie de la centrale, elles offriront à la fois des avantages économiques et écologiques.
En particulier, la BID ne financera pas de centrales thermiques sous-critiques à « charbon pulvérulent », en raison du faible rendement énergétique de cette technologie et de son niveau plus élevé d’émissions de CO2. Les nouvelles directives écartent également tout financement de la Banque pour des centrales utilisant la technologie de la « combustion par circulation en lit fluidisé », à moins que ces centrales n’atteignent un seuil d’au moins 36 % d’efficacité nette dans leur conversion du combustible en énergie.
Notre but est d’aider nos pays membres à éviter de se fixer sur les technologies inefficaces qui alourdiront le coût de production d’énergie sur la durée de vie du projet et augmenteront inutilement les émissions de gaz à effet de serre », a déclaré Janine Ferretti, Chef de l’Unité de protection de l’environnement de la BID. « Nous estimons que la BID est un partenaire idéal pour ce qui est d’aider les gouvernements à trouver des moyens de financer les coûts d’une technologie plus propre. »
La Banque a choisi d’adopter certains seuils d’émission spécifiques – plutôt qu’un paramètre plus général – afin d’offrir plus de clarté et des critères transparents aux gouvernements et aux investisseurs qui cherchent à obtenir un financement de la BID. D’après Mme Ferreti, ces seuils seront probablement relevés à mesure que de nouvelles technologies permettront à toutes sortes de centrales électriques de réduire leur impact sur le climat.
« Nous voulons appliquer des normes et des critères cohérents lors de l’évaluation de l’impact des projets de la Banque sur le climat, afin que les projets de la BID témoignent de notre sens des responsabilités à l’égard du climat, » a-t-elle déclaré, ajoutant que la Banque procédera à un examen complet du risque de ses opérations pour le climat et élaborera prochainement des directives pour les principaux secteurs.