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FICHE D’INFORMATION - Eau : une ressource menacée en Amérique latine et dans les Caraïbes

UN AVANTAGE COMPARATIF

L’Amérique latine et les Caraïbes abritent 8 % de la population mondiale, mais possède 31 % de l’ensemble des ressources en eau douce (l’Asie abrite 60 % de la population, mais seulement 28 % des ressources en eau de la planète). Cela constitue un réel avantage.

Dans le domaine de l’électricité :

Ø  L’eau est responsable de 68 % de la production d'électricité (plus 80 % au Brésil) contre une moyenne mondiale inférieure à 16 %.

Ø  Une source d’énergie peu onéreuse, renouvelable, carboneutre et ayant un potentiel de croissance :

Ø  jusqu’ici, 30 % seulement de la capacité hydroélectrique de la région ont été exploités. 

Dans l’industrie minière :

Ø  En 2008, l’exportation de minerais et de métaux a rapporté $68 milliards à l’Amérique latine et aux Caraïbes, mais requiert une importante quantité d’eau.

Dans le secteur agricole :

Ø  Les recettes d’exportation des denrées alimentaires ont doublé au cours des dix dernières années, atteignant $100 milliards en 2008.

Ø  La région Amérique latine et Caraïbes exporte des produits agricoles tels que le soja (60 % des exportations mondiales en 2008) et le sucre (51 %) qui nécessitent une importante quantité de pluies prévisibles, ainsi que des aliments riches en protéines animales comme la viande de boeuf (50 %) et la volaille (36 %), produits par des animaux qui se nourrissent d’une immense quantité d’herbe et de graines pluviales.

Ø  Contrairement à d’autres régions sérieusement affectées par le manque d'eau et de terres pour l’agriculture, l'Amérique latine et les Caraïbes ont largement la possibilité d’intensifier leur production agricole : la région Proche-Orient - Afrique du Nord consacre 53 % de ses ressources en eau à l’irrigation, alors que l’Amérique latine utilise à peine 1 % de ses ressources.

1.     UNE RESSOURCE MENACÉE

Les scientifiques affirment que la modification de la fourniture d’eau sera l’une des premières et des plus graves répercussions du changement climatique en Amérique latine et aux Caraïbes, en raison de :

Ø   la recrudescence des conditions météorologiques exceptionnelles (sécheresses, ouragans, inondations) causées par la hausse des températures ;

Ø  l’accélération de la fonte des glaciers des Andes, qui ont diminué de 30 % au cours des 30 dernières années et dont une bonne partie pourrait disparaître d’ici 2030.

Impact probable sur l’énergie électrique :

Ø  Les sécheresses sans précédent des dix dernières années ont sérieusement réduit la production d'électricité au Brésil, en Argentine, au Chili et au Pérou. Actuellement, le Venezuela et l’Équateur rationnent leur population en électricité du fait des sécheresses.

Impact sur la production alimentaire et les exportations :

Ø  En 2008, la sécheresse a coûté 1,5 million de têtes de bétail à l’Argentine, ainsi que la moitié de sa récolte blé, soit une perte financière excessive de $3 milliards.

Ø  L’accès à l’eau représente maintenant l’un des obstacles majeurs à l’expansion de l’industrie minière dans des pays tels que le Chili et le Pérou, et une source permanente de conflit entre les populations vivant près des sites miniers potentiels.

Ø  Le Guatemala a déclaré l’« état d’urgence » cet été à cause de la sécheresse, de la famine et de la malnutrition ; les récoltes de maïs et de haricot du Mexique ont sérieusement chuté.

Impact sur la santé et l’eau potable :

Ø  Les ouragans et les inondations (comme ceux qui ont fait 200 morts au Salvador la semaine dernière) exposent des millions de personnes à une eau insalubre et aux maladies, surtout aux Caraïbes.

Ø  Les sécheresses ont obligé les villes de Mexico et de Caracas à rationner leurs habitants en eau cette année.

2.     UNE RESPONSABILITÉ NÉGLIGÉE

Bien que la région soit en bonne voie pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de couverture en eau et assainissement, la qualité des services est largement déplorable et la région est très en retard dans le domaine du traitement des eaux usées. 

Ø  85 millions de personnes manquent d’eau courante à domicile et 115 millions sont privées de structures d’assainissement.

Ø  Une bonne partie des personnes ayant accès à l’eau courante ne la reçoivent que durant quelques heures par jour.

Ø  L’eau du robinet est rarement potable, ce qui entraîne une forte consommation d’eau embouteillée, même parmi les plus pauvres et parmi les personnes qui disposent d’eau courante à domicile.

Ø  Les ventes d’eau en bouteille ont triplé depuis 2000, se situant à $3 milliards par an.

Ø  Aujourd’hui, la consommation d’eau en bouteille par personne est plus élevée au Mexique qu’aux États-Unis et dans l’ensemble des pays européens.

Ø  Bon nombre de familles à faible revenu vivant dans les villes dépensent environ $30 par mois pour l’eau embouteillée (vendue dans des rafraîchisseurs de 20 litres ou de 5 gallons). Cela représente en général trois ou quatre fois la somme qu’ils dépensent pour l’alimentation en eau courante.

Des maladies hydriques toujours fréquentes :

Ø  38 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de diarrhée.

Ø  Des millions de personnes souffrent de maladies tropicales négligées telles que les ankylostomiases et les infections causées par les ascaris.

La pollution des ressources en eau demeure incontrôlée :

Ø  Moins de 20 % de l’ensemble des eaux usées sont traités avant d’être déversés dans les lacs et les rivières.

Ø  La plupart des cours d’eau urbains sont extrêmement pollués, exposant des millions de personnes aux toxines et aux maladies.

Ø  Les villes perdent des milliards en recettes parce que l’immobilier commercial et le tourisme sont gravement affectés par la pollution des cours d’eau et des baies.

Le gaspillage et l’incompétence des opérateurs du secteur :

Ø  Les opérateurs ne facturent en moyenne que 50 % de l‘eau qu’ils produisent (le reste est perdu dans les fuites, les détournements et les impayés).

Ø  Les compteurs d’eau sont soit non installés soit en mauvais état dans des dizaines de millions de maisons ; en conséquence, en Amérique latine et aux Caraïbes, une famille consomme le double de la quantité d’eau consommée par une famille allemande et le triple de celle d’une famille chinoise.

3.     LA RÉPONSE DE LA BID :

Initiative sur l’énergie durable et le changement climatique (SECCI)

Ø  Elle crée des projets pour aider les gouvernements à mettre en place les infrastructures nécessaires pour atténuer l’impact du changement climatique.

Ø  Depuis 2007, elle a consacré $2,6 milliards sous forme de prêts et d’assistance technique à des projets d'amélioration du rendement énergétique et d’adaptation au changement climatique.

Notre initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement

Ø  Le montant annuel de prêts pour l’alimentation en eau et l’assainissement a chuté à moins de $200 millions il y a cinq ans.

Ø  En 2007, nous avons entrepris de fournir ces services à 100 villes d'au moins 50 000 habitants et à 3000 localités rurales d'ici 2011.

Ø  Les montants des approbations ont grimpé à $850 millions en 2007, $1,5 milliard en 2008 et $1,75 milliard en 2009.

Ø  Des projets ont déjà été financés dans 112 villes et l’objectif fixé pour les zones rurales sera probablement dépassé.

Ø  D’ici 2011, nos prêts pour ce secteur représenteront au moins $6 milliards et permettront de desservir plus de 30 millions de personnes.

Ø  En juillet dernier, la BID a conclu un accord de financement conjoint avec l’Espagne. Pour chaque dollar prêté par la BID, l’Espagne offre 2 ou trois de plus sous forme de dons. La BID apporte en plus son expertise, son énorme réserve de projets et sa capacité de mise en oeuvre et d’évaluation.

Ø  L’Espagne et la BID cofinanceront des projets à hauteur de $620 millions dans 12 pays de la région, desservant quatre millions de personnes. L’Espagne offrira $420 millions en dons. Nous fournissons le reste sous forme de dons, de prêts et de coûts de préparation de projets.

Ø  Nous avons récemment approuvé des projets pour Haïti ($40 millions), la Bolivie ($100 millions) et le Paraguay. D’ici la mi-2010, des projets conjoints seront également lancés en Uruguay, au Brésil, au Guatemala, au Salvador, au Honduras, en République dominicaine, au Costa Rica, en Équateur et au Pérou.

Ø  Autres partenaires stratégiques : Fondation Gates et Institut Sabin (un fonds fiduciaire de $137 millions pour la prévention des maladies tropicales négligées) ; La bourse du FEMSA pour des études sur l'alimentation en eau et l'assainissement. La fourniture d’eau aux écoles rurales par la compagnie Coca-Cola.

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